Depuis quelques années, la migration des personnes issu.e.s de pays africains fait en Suisse l'objet de débats de plus en plus fréquents,pointant notamment une forte implication de ces migrant.e.s dans des activités criminelles. Sur la base d'entretiens réalisés avec des migrant-e-s d'origine africaine,l'auteur essaye de montrer quels effets ces discours ont sur les sentiments d'appartenance à une catégorie socialement dévalorisée en Suisse: les "Africains". Ancré dans une approche interactionniste de l'ethnicité, il s'agit de comprendre la portée performative des catégories utilisées par la société d'accueil dans la manière dont des individus sont amenés (ou pas) à les reprendre à leur compte dans leurs affirmations identitaires. Participant d'une remise en question de la portée normative du concept d' "intégration", la présente analyse révèle ainsi la complexité des processus de construction des identités au sein du contexte migratoire suisse.